lundi 6 décembre 2010

Viol, mise en abîme et Globoréalités

The aide said that guys like me were "in what we call the reality-based community," which he defined as people who "believe that solutions emerge from your judicious study of discernible reality." I nodded and murmured something about enlightenment principles and empiricism. He cut me off. "That's not the way the world really works anymore," he continued. "We're an empire now, and when we act, we create our own reality. And while you're studying that reality -- judiciously, as you will -- we'll act again, creating other new realities, which you can study too, and that's how things will sort out. We're history's actors . . . and you, all of you, will be left to just study what we do."


C'est ce qu'écrit Ron Suskind (pas de lien avec Patrick) dans le NYTimes en 2004. C'est une citation qui démontre l'horrible machiavélisme qui fait avancer le plus grand empire que le monde ait jamais connu.

Maintenant, vous avez entendu parlé du présumé viol commis par Assenge, le fondateur de Wikileaks. Tant et aussi longtemps qu'il n'y a pas de procès impartial, la pensée qu'il soit innocent m'est naturelle. D'abord parce que je crois en une justice qui doit prouver la culpabilité de l'accusé et on pas en une justice qui se réclame d'un juste Balancier en prenant pour acquises et vraies les accusations sur un innocent possible. La preuve que ce type de "justice" est nulle est le relâchement de 130 détenus en attente pour la peine de mort contre les 1233 exécutés depuis 1976 aux États-Unis. Sans compter les détenus qui ne sont pas dans les couloirs de la mort, ceux qui ont été exécutés sans réel procès (j'entends faux-procès devant jury éblouis par un beau-parleur et autres).

Jusqu'ici je n'ai pas encore avancé mon point: Et si Assenge était la cible d'une campagne de salissage? Ce n'est pas Roman Polanski, un artisse sans grande portée internationale, qui avait déjà avoué son geste en donnant 500 000 balles à sa victime. C'est Assenge, un homme à grande vision qui permet à des milliers de personnes de savoir ce qui se trame dans les coulisses de la politique et de la diplomatie. Parfois, c'est banal comme ici ou . Parfois, c'est grave comme pour les diplomates américains dans le moment présent.

Le problème, c'est que nous, citoyens, sommes trop souvent tombés dans l'aveuglement que la soi-disant démocratie soit acquise à cause de l'état de droit dans lequel nous vivons. Le cas Wikileaks-Assenge prouverait le contraire si d'un côté des révélations choquantes sur les libertés de tous et chacun étaient évoquées comme nuisibles, tel que Nixon et son cabinet le clamait au tournant des années 60-70. De l'autre côté si Assenge en venait à être innocenté, le ou les maitres d'oeuvres de la rumeur pourrait avoir largué une bombe sur notre conception de la liberté. Ma liberté s'arrête là où celle de l'autre commence, mais de là à salir la réputation de quelqu'un pour invalider la source d'informations cruellement engageantes pour l'Empire? C'est simple. Assenge n'a fait que relayer de l'information qui, sans lui être destinée, ne lui est pas interdite. L'accès l'est, mais pas la lecture. Le Watergate, le Sarkogate, le Clintongate... comment ç'a débuté? Avec des gens qui poussaient l'information au su et à la vue de tous.

Voilà.

Assenge. T'es mieux d'être innocent ou d'avoir le repentir facile, mon s'il-vous-plait.

jeudi 2 décembre 2010

Page blanche.

Stupide. Somnambule. Stupide. Séditieux. Pouvoir. Pornographique. Pouvoir. Portail. Profane. Stupide. Endémique. Somnambulique. Pourvoyeur. Fourvoyeur. Escogriffeur. Enfourneur. Camaïeux. Émasculateur. Stupide. Terroriste. Faux-colon. Cancer. Rutilant. Roitelet. Infernal. Stupide. Rouge. Interminable. Fini. Profiteur. Stupide. Acteur. Spectateur. Orateur. Dictateur. Stupide. Croque-mort. Croque-vivant. Croque-possible. Monde parallèles. Histoires orales. Négation stupide. Ignorance terrible. Rédempteur absent. Image de l’image de l’image du sépulcre blanchi du christianisme reproduit. L’indigène abruti par la stupidité des scripteurs indécents. Les dieux ont quitté les villages où rois et reines perdent statut et humanité à 299 792 458 m/s


Moins.
Moins.
Rien que moins.
Rien de plus que le rien de la cruauté en action.



Continent d’une noirceur, d’une incapacité acquise aux couleurs diverses, teintes subversives, acclimatées à l’épais mur chaud qu’on enfonce à coup de machette dans la chair des déserts, des mers, des forêts, des neiges éternelles accolées aux coudes des géants, des soufies, des ancêtres mongols, des peuls grecs, des logiques cosmogoniques oubliées, des légendes, des ors, des temples, pyramides où tempes scarifiées trempent dans la libéralisatrice connaissance des sagesses de Mâdian, de Luxor, de Tombouctou au Zimbabwe mystique croulant de paupérisation tragique. Héros de tout temps, chagrin homérique au talon fragile, peuples réfractaires aux impositions mathématiques. Le compte y est.


L’ouvrage du temps, oppresseur béni aux outres un jour crevées

mardi 23 novembre 2010

VOLCANOES under WINTER

OFF.
Tous, nous commençons en mode obscur
ON.
Du mal à comprendre
OFF.
Dans le noir. Addition des lumières absentes.
ON. Sous les néons.
Imperfections sous les masques

OFF.
Les masses rocheuses d'où sortent les ténèbres.
ON. Des volcans

Le feu des eaux vives, l'hiver des temps
Le printemps à l'avenir et les magmas endurcis
La bouche d'un volcan en vient à exploser
Le passage d'une époque et ses rêves
Les empires-menteurs effondrés
Refonte sur refonte sur refonte
Les neiges éternelles se reforment, non par le froid
mais par les douleurs perpétuelles de l'enfantement
Mort hivernale du Fils de l'homme
donnant une vie
Foule des possédés par le fil invisible des offres discourues

mardi 16 novembre 2010

Naïveté démocratique

Daniel Pennac aborde dans "Comme un roman" les non-règles de la lecture. En ce sens que le lecteur peut se permettre de lire ou non, de lire ce qu'il veut. Lire n'est pas un acte à règlementer.

Seulement, il existe un lecteur lisant en oblique, passant par-dessus des détails importants. Il régurgitera le contenu librement assimilé pour s'exprimer sur un point comme s'il avait un portrait juste de la réalité.

Dans le cas d'Omar Khadr, il y a une position absolument choquante selon laquelle Khadr a plaidé coupable avec raison, i.e. Khadr était vraiment reconnu coupable, hors de tout doute.

Voici, la vérité pleine est la suivante: il n'y a aucune preuve que Khadr ait tué qui que ce soit. Ce n'est qu'un soupçon et une liberté bafoué qui ont permis d'emprisonné un jeune homme, premier enfant-soldat à être emprisonné depuis 1945. Le gouvernement du Canada finance la réinsertion sociale d'enfants-soldats africains et sud-américains, mais pas ses citoyens. Guantanamo est un lieu de violation des droits humains. Le conservatisme politique permet ce type de pratique malgré toutes les conventions signées par les pays-membres du G7(8)(9)(20).

jeudi 11 novembre 2010

J'avais oublié

Il écrivait:
THéRéBINTHE
Un goût d'absinthe dans les pensées
Un vers
Un autre
un autre verre.
Liquide verdâtre sur carré de sucre

Pour le Plaisir, le coeur réclame
Parfois le geste de commémorer
le geste du poète
LES POÈTES SOMBRENT

DANS LES PRÉCIPICES



DE L'ENNUI GASTRIQUE
DES FUMÉES DE L'ESCLAVAGISTE OPIUM
Le copieur, celui qui fait taire les folies
Avec ma presse italienne versant
sur carré de sucre mon café aussi inique
L'opium a fait la guerre
Le café fait taire le cafetier, mais pas son ventre
Le pavotier calme le sien avec le fruit de ses mains


Art for art' sake is bullshit.

mercredi 3 novembre 2010

L'heure.

Cric crac
L'heure avance
Tic tac
La page chrysalide
Rien
Toc toc
Toujours rien
Les mots sont là
L'enveloppe se fend
La page se remplit

mercredi 27 octobre 2010

Douleur d'entendement

Il se pencha sur moi,
dans un geste de promesse
je tendis l'oreille
pour un chuchotement planifié

Il mordit le lobe de mon oreille droite,
je croyais: il dira


des secrets
Arrêt.

Je ne m'attendais à ce qu'il sévisse,
ainsi un sens aigu s'est développé
bon substitut, la douleur expire ça
jamais permis par l'entendement.

mardi 19 octobre 2010

Les paroles restent.

La mer globale se déchaine.
Par bateau, des nègres meurent.
Par bateau, des nègres d'Haïti meurent.
Par bateau, ils meurent.

Ici, des nègres sont bafoués.
Des nègres historiques
gardés dans les éprouvettes d'ambre du froid de novembre.
Âmes du mois de novembre,
prisonniers d'antichambres de l'asphyxie.
Semble-t-il, revenir à septembre n'est que fiction.
Liberté! Liberté ne restant que fixation.
Le seul mot nègre mérite la transfixion.

CHIR. "Technique d'amputation consistant à transpercer les tissus mous en allant aussi près de l'os que possible et à les sectionner ensuite en partant de la profondeur vers la surface"

mercredi 13 octobre 2010

À la Pink Floyd.

Aurores décibels, petits rebelles

careful with that axe Eugene

Lave ment, fléchi le genou devant la musique envoûtante

Tourne toi-même. Tourne tournons. Chauffe à l'endroit même, là à Pompéii,
sorte de Sodome des temps mémoriaux.

Lieu du télescopage du Flower Power.

samedi 9 octobre 2010

Communication vide.

Le chic sonore des coquillages scellés des vases communicants à l'argile craqué.
L'esprit contrit du maquillage manqué à base d'huile de pelican, le coeur saigné.
Languir d'après les titanesques absences;
lenteurs de l'abcès crevé d'ici longtemps.

Temps de guerre, temps de fortune.
Attentats sévères, guerre importune.

Voilà, tout est dit, rien n'est vraiment garanti.

Sur le pélican au Moyen-Âge

vendredi 1 octobre 2010

Action de grâces

Pourquoi agir ainsi, me direz-vous?
Pour remercier.

La vie chrétienne n'est pas la caricature catholique
qu'envisage Malajube

"On loue et on vend nos esprits
On voudrait vivre à l'infini
Nos lèvres ne se sèvrent de sang noir"

Mon esprit m'appartient.

"Premiers
Dieu crée ciel et terre
terre vide solitude
noir au-dessus des fonds
souffle de dieu
mouvements au-dessus des eaux"

Je ne crois en rien à l'infini dans l'univers.
Je crois au fini. à la finalité de toute chose matérielle.
L'éternité, c'est autre chose.
On peut y voir un entier l'espace-temps compris entre 0 et 1
Une courbe qui ne touche jamais l'axe des X
La tension de vivre sans jamais mourir,
sans jamais croire
sans jamais voir
sans jamais comprendre la mort.

L'homme veut vivre à l'infini.
Tout.
Se complaire dans les déplaisirs de l'hédonisme.
Et si culte de joie n'était que la perversion d'une perfection?

jeudi 30 septembre 2010

La maladie

Retourner en arrière ou figer sa vie dans une jeunesse éternelle. Aller de l'avant et affronter d'un pas décidé la décadence du génome humain.
Inspiration, expiration.

Dégaine de l'arme. Espoir et joie à la barre des accusés.
La défense des hommes se trouve affaiblies par l'inaccessible excuse

de la grâce

Et toutes ces attaques pour écorcher
mes meilleurs jours


Voyez mon monde aux milles couleurs
un monochrome de blancheur maculée

Si je ne cite le rouge, le bleu, le jaune et le vert,
c'est que tout a le même reflet
espérance.

mercredi 29 septembre 2010

Se méprendre

Iotas, iota
la moitié encore
précantrien , glossirationner
courtimaugréer, octahédronner
précambrion, ambreton
zoostasie, rougegorgotton
épisalée, lycanthrophagie
anthropardon, amourincondoléance

mardi 28 septembre 2010

Extrait.

Parfois mon père me parle et son cœur se tait. C’est sa haine qui l’anime. Son passé et ses frustrations qui crient la douleur qui le ronge et le font souffrir.
Parfois on parle pour ne rien dire. C’est normal. Tout ces mots qui n’ont d’autres sens que d’orienter la conversation, mais quand cela remplace la chair de ce qui est important, le sens se perd et l’ennemi de nos âmes gagne.
Par définition, le silence est une absence de bruit, d'agitation. Mais c’est surtout une question de perception. Quiconque vit se rend sourd à certains bruits, ou paroles.
Exemple. Ce machiniste dans une usine en vient à ne plus entendre la brutalité de sa presse. Ou encore, ce gardien de camp de guerre en vient à défendre les procédures inhumaines dont on afflige les prisonniers. Les temps modernes nous pousse à traiter l’humanité comme on maltraite le monde matériel.

lundi 27 septembre 2010

33 1 ⁄3 tours.

Un vinyle qui couine une vieille symphonie,
Des ongles, des crocs, des griffes,
Ces mêmes rayons qui ont tué Marie,
Pas la mère de celui qui apparait sur le Suaire
L'autre.
Le tiers, c'est la pratique de vendredi,
Je n'ai fait qu'un tour et déjà je me sens fatigué,
d'aller à l'hôpital.

Reste à voir ce qui se passe après ces rotations,
je crois que la musique continue.

mercredi 22 septembre 2010

Improbable.

« Le berceau. Je dois achever le berceau! », dit-il en sanglot.

Ses mains suintaient de larmes. Le berceau devait être prêt pour le retour, l’arrivée de son fils! Ainsi se présentait à lui la seule salve d’espoir attendue depuis des lustres. Les lourds pas d’un Zeca assommé sonnaient le glas de sa déliquescence. Les rayons funestes d’un soleil étrange plombaient sur le berceau existentiel. On eut dit qu’il n’attendait qu’un oui pour brûler le tout. Le cœur remplissait ses devoirs physiques. La tête faisait croire autrement. Tout était serré. L’esprit fuyant – jours meilleurs, où êtes-vous?–, l’âme affligée et pantelante .

« Mais si… Mais si jamais elle ne revenait pas avec mon fils? », se questionna-t-il dans sa tête.

Il envisageait cette possibilité pour la toute première fois. Dans l’abattement s’évanouissait toute chance d’exaltation. Un sinistre orchestre jouait en continu le vacarme de ses frayeurs. Il n’en entendait que la rumeur essoufflée. Il courba le dos. Ses espoirs chimériques faillissaient rapidement. Il saisit le pinceau et enduisit de colle un bout de bois. Il suait. Les violons grinçaient en staccato, point d’orgue des cors. Délicatement, Zeca travaillait le bois pour son enfant. Par des coups secs, il tapa de son maillet de bois sur l’une des extrémités tout en appuyant l’autre contre le mur. Le chef, battant des bras violemment, dirigeait l’ensemble dans les enchevêtrements d’une fantaisie. Les trompettes hurlèrent alors. Les violoncelles gémissaient. Son cœur battait fort. Ses mains prenaient de l’assurance. Les joyaux du monde paraissaient ridicules devant ce berceau.

« Elle viendra, lui aussi. Je le sais. On ne s’est pas quitté pour rien. »

Bientôt, il pourrait enduire le berceau de cette belle peinture bleu ciel. Il avait ensuite l’intention de le déplacer près de son lit. Il consolerait son fils les nuits de terreurs nocturnes. L’orchestre plongea dans un calme. Les musiciens asphyxiaient.

« Berceau, je te peins pour mon fils. Tu pourras le porter dans ses rêves. »

Un moment s’écoula lentement. Les yeux figés sur l’ancre de son âme, Zeca parlait sous le couvert d’un soliloque apparent.

« Peut-être. Giselle, nous sommes séparés… Pour être plus forts? Je ne sais pas. Vous me manquez. Je vous manque? Je vous manque? »

Zeca déposa le pinceau sur la palette. Une pause. Largo. Ses doutes lui arrachaient des larmes pesantes. Dans les angoisses du destin, il mourait à lui-même. L’espoir s’éteignait. Il ne bougeait plus.

L’air ambiant se fit léger. Un temps seulement et les instruments crièrent plus fort. Il se remit à peindre. Le pinceau ayant parcouru le berceau en entier, Zeca sentit son cœur flétrir. L’orchestre joua plus fort. Il l’entendit jouer sforzando jusqu’à fortissimo, de rumeur à concrétude. Il ferma les yeux, se couvrit les oreilles de ses mains. Zeca vit alors la méduse et se figea dans les méandres de sa tristesse. Il se dressa devant le miroir.

« Maintenant, j’attends. Ils reviendront un jour! », d’une voix juvénile.

samedi 18 septembre 2010

MØUVANCE DU DIEU VIVANT VS TURPITÜDE

Plus on avance, plus on se rapproche du tableau.
Rien n'est plus clair que l'infiniment petit.
Rien n'est plus clair que le soleil aveuglant
Un savoir précis.
La valeur du créateur dépréciée
Nuages de poussières,
orages d'acier
arc-en-ciels de cruauté
Espoirs informels,
des golems d'horreur


Désespoir.

Sous le soleil de plomb,
une géographie de cicatrices.

Mais le regard de notre Dieu
Mais la brillance de sa création

vendredi 17 septembre 2010

Érudition.

Sur le plus haut sommet de la chaîne de montagnes de l'Érudition,
le sol ne parait pas si lointain, à moins de regarder trop longtemps.
Le savoir sous l'ombre des collines du Mensonge.
Télescopage: vertige.
Définition de l'Histoire: gommage entre réalité et rêveries,
entre victoire et perte,
entre miroirs et fenêtres,
entre massacres et préventions,
entre danse et mimes,
entre volonté et embrigadement,
entre donc, que nous en discutions.
Et tous ces grimpeurs qui se sont battus bec et ongles
pour se réclamer uniques vainqueurs.
En tout lieu, cette montagne se voit,
parfois son ampleur est insoutenable,
parfois sa présence est niée.


jeudi 16 septembre 2010

Arythmie.

Beat cardiaque.
Rythme compact.
Le sang clair,
les yeux fermés,
Schisme des mondes, le dit est non-dit.

Je sors, tympans striés, à force d'impact du son hachuré.

mercredi 15 septembre 2010

Absence.

Le souvenir prend place lorsque le germe est planté.
Essayer de ne plus se souvenir, c'est mettre une perruque sale et mal placée.
Ma conscience était présente lors de mes absences.
La douleur s'y résumait en quelques secondes par la mémoire.
Je n'avais pas mal, je m'en rappelais simplement.

vendredi 10 septembre 2010

Le crochet de la mort.

Je ne parlerai que de déplaisir,
rien à voir avec la petite mort.

Le crochet se plante dans ma tempe.
Dans une paralysie totale, je bouge de droite
à gauche, comme si on s'amusait à me faire pivoter
sur 180 degrés.
Aucun contrôle.
Anévrisme? Mort soudaine. Douleur brûlante.
Air électrique. Je ne reviendrai plus jamais ici.

Tout s'éteint.


À mon éveil, j'ai perdu mon nom.
La date d'aujourd'hui n'a plus de sens.
L'épreuve est commencée.






mercredi 8 septembre 2010

Mort-vivant.

Bombe à retardement.
Démineur ΑΩ.
Temps figé.

Et la douleur cesse.
Le royaume s'agrandit.
Et les princes du monde changent.
La vie dans la chair de la mort et ses finalités.
Je ne suis pas le mort-vivant que vous croyez que je sois.

À l'ombre du péché, vérité: mort éternelle.
Le souffle de Dieu habite même les morts-vivants.
Par grâce, sauvés du jugement d'antan.
À clarté de foi, loin du vil doute sempiternel.

Le poids de la colombe risque de nous pourchasser.
Dans les eaux, le coeur, notre Père, l'a attaché.
Prescience, miséricorde, bienveillance, produits
d'un sublime amour auquel nous fûmes introduits.

Des prunelles de notre orgueil. La mauvaise cousine de l'humilité.
De cette vie facile, faisons le deuil.

jeudi 2 septembre 2010

Voûte des ciels, écoute!

Ce matin, je vais à l'hôpital. À 10h30 et quelques poussières (de sablier), j'aurai les résultats de ma biopsie. À savoir si la tumeur était bénigne ou intermédiaire. Je me sens en paix puisque Dieu et toute ma famille, incluant mes amis, sont présents en chair comme en esprit, comme en prière.

Il ne s'agit pas maintenant de me plaindre, ni même de succomber à la peur. Il suffit de de ne pas me taire devant le Père, de tourner le dos à la peur. Fixation sur l'oasis à venir. L'oasis de la santé. L'oasis est le but à atteindre, quand dans le désert, je marche et que j'ai soif. Ma soif de vigueur, de douleur passée.

Dans quelque mois, la tumeur, l'opération, la convalescence, le temps d'arrêt, la souffrance, la crainte seront du passé. On pourra alors en parler comme : "C'est fou pareil, hein? Dire qu'il y a 6 mois, tu ne savais rien de ton futur" Justement, je savais ce qui se tramait dans mon future. Je n'en ai jamais douté. Pour cela, ma foi en Dieu n'est pas un échappatoire, ni même un béquille, elle se trame en moi et se fait le guide de mes pensées. Son inhérence est naturellement nourrie par l'Esprit de Dieu lui-même. Parce qu'il m'a aimé le premier, et que je lui ai rendu la pareille, son Esprit est constamment allumé en moi. Au son violent du glas de l'épreuve, Dieu rassure ses enfants. En tout cas, j'ai assurément été réconforté dans une grâce spécial, comme un baume de bien-être.

jeudi 26 août 2010

Extrait.

Beaudrihaye boucle sa ceinture, permission de se détacher de son corps. Il s'observe, loque assise: Beaudrihaye en tant qu'un autre, réfléchissant, toujours; combattre ses pensées: un devoir, les organiser, une obligation. Une journée longue et pénible l'a harassé. Mains osseuses saisissant le volant. Goutte de sueur perlant sur un front rougi par le temps présent et plissé par le temps passé. Un plan traverse son esprit: faire se doit. Son destin se ceinture de la vérité matérielle, scellée. Sorti, la portière ouverte. Le vieille homme, devant l'entrée du musée, s'essuie le front d'un mouchoir et se mouche rapidement. Le gardien l'aperçoit, ignore tout geste délateurs pour retourner vite à son feuilleton: "Ce n'est que lui ! Incapable de faire autre chose que travailler." Caution du drame. L'Afrique chante en toniques étranges, en contre-temps dansants.


- Le chant barbare doit cesser. Si Apollon existait, il me ferait bien châtier.


La plaque africaine tectonique bouge en s'éloignant. Personne n'y peut rien, quelques chaînes ne peuvent la retenir. Le vieux croit le pouvoir, fortement. Devant la nouvelle oeuvre "Post-colonialisme tintinnabulant." Aucun crainte. Pas encore.


- Je briserai l'oeuvre. De la pure casse. Personne ne le saura puisque l'oeuvre aura été trop fragile, et mal suspendue.


Destin dans le précipice. L'objet observé. Des cliquetis agressants résonnent, on dirait, le son d'une guitare ancestrale. Il retire l'affront au colonialisme de son présentoir, en prenant soin de mettre face contre-mur le texte explicatif


- Miroir noir, mes mots ne te sont aucun adversaire. Miroir noir, rien ne parait sur ta surface.

In mememoriam d'un honorable guerrier bantou

Les yeux vifs.
Le regard de son corps de mirador était vif.
Fut. En fait, il mourut du sang qui gicla après qu'un projectile lui eut éclaté ses jambes longues.
N'est sous-dévelloppé que celui qui accepte l'image du développement de son maitre.
Le siècle des Lumières, noires. Lumières brunes.
Nouvelles réalités.
Venaient en moi les lamentations d'une nécriture, souvenir de la grandeur des rois ébènes.
Âmes épanchées de l'abandon.

mardi 24 août 2010

Cage de verre

Cage de verre
des peuples comme des fourmis
à des expériences économiques soumis
ils crient INJUSTICE
rumeur inentendue
triplement filtrée
The revolution will be televised
thus glorified
tends l'oreille
et traverse la paroi translucide
tu seras extra-lucide
et peu croiront les nouvelles que tu leur rapporteras
l'objet de tes descriptions est plein à vomir de sens.

Et tous ont profité de l'emprisonnement des fourmis-hommes
dans le tissu des mots du mensonge.
Abominations: toutes accomplies:
par toi, les tiens et nos chefs.

les regards hautains, la langue menteuse, les mains qui répandent du sang innocent,
le coeur qui trame des plans malfaisants,
les pieds qui se hâtent de courir au mal,
le faux témoin qui profère le mensonge,
et celui qui déchaine des querelles entre frères

À force de parler, de crier, de convaincre tous des abominations causées contre les insectes,
la cage de verre s'effritera et implosera, nous serons lacérés par les éclats de verre.




lundi 23 août 2010

Father, this scepter

Father, let me see your Grace, this what I'm aspiring for
I came here, trembling,
Father, this scepter,
Let me touch it, Alone in thy room,
Hidden from the enemy, the interceptor,
I came to pray you,To beg you,
please anoint your grace over my gloom.
in thy kingdom, no place for any doom.


ça faisait pas mal de temps que j'avais pas écrit en anglais !

dimanche 22 août 2010

Ce qui suivra.

Ça fait maintenant 4 ou 5 entrées que je publie, et je réalise que j'ai beaucoup d'idées déjà écritent (les fins de sessions sont très fructueuses en idées folles). Sans vraiment d'effort, je réussirai sûrement à garder ce blog en vie pour toute la prochaine saison... surtout que je m'apprête à commencer un marathon de lecture (en commençant par The Shock Doctrine de Naomi Klein, Le Baron Perché d'Italo Calvino et Don Quichotte de Cervantès)

Bien entendu, je ne vous offre du pré-maché, il se peut donc que vous ayez un peu de difficulté à saisir le sens de mon écriture. Je vous offre de vous laisser porter d'abord par les mots. Moi-même, je le fais quand je ne comprend pas un texte particulièrement dense et lourd.

Si au passage, vous appréciez une entrée de façon particulière, laissez un commentaire (sans gêne, le jugement des autres n'est qu'une atroce baliverne) et inscrivez-vous comme membre (pour m'encourager).

En ce qui concerne ma convalescence... ça va bien, ça paraît pas?

"Arbeit macht frei",


Le travail te rendra libre.

Sale juif errant*.

Tu ne peux mourir, et tes bourreaux en profite.


Soit, j'oubliais, tu ne peux être rien d'autre qu'un élu. Tout injuste que ce soit, moi, j'ai été sorti de son Royaume. et depuis, je ne fais que ce qui m'est possible pour Lui rendre la tâche difficile.


Tes bourreaux, je les ai convaincu, de te briser afin que tes mains remplacent ton coeur, que ta tête ne dirige plus rien d'autre que tes pensées basiques. Et tes bourreaux, mes amis, t'ont finalement fait brûlé, pour te faire vivre ce que tu n'es pas supposé avoir vécu au Jugement. Tu peux me traiter de trompeur, mais le nom du fondateur de ta nation, n'est-il pas "il talonnera". Tes enfants enferment leurs voisins derrière des murs, comme s'ils étaient l'aspic qu'il faut détruire, comme toi, tu as été détruit.


On te citera longtemps en exemple, sans jamais vraiment comprendre ce qui s'est passé avec toi.


*trouvez le concept du Juif errant sur wikipedia.

samedi 21 août 2010

identités reçues

identités reçues,
bâties,
et jamais détruites au sein des déserts de givre aux horizons, bientôt bétonnés
identités crispées, détonnés
enfouies, dégainées,
contres toutes conjugaisons.

identités renchéries,
épanchées d'unicité,
rotées,
richesses diluées,

traits d'union refusés,
borborygmes,

et les monstres.
Ils bâtissent des portraits
répondent aux questions
et dérèglent des réalités

et les monstres.
Ils assistent aux dévoilements
écoutent les appels
et nagent dans la fiction

Je contemple les constructions
questionne les réponses
et pense les blessures.


Je ne parle ni de moi, ni d'eux qui nient. Le brouillard s'estompe. Les tombes se remplissent, et pourtant la seule qui compte est vide et suffirait à réécrire toute page blanche.

Je regarde, c'est mon devoir.
Chose due, chose faite.
Assis, dans mon mirador
Les barbares s'attaquent aux remparts
Le cours d'eaux qui nous sépare
ne leur impose aucune crainte

La courbe de mes esprits, je les reprend, et les aplanis. Ours et aigles me surprennent. Dans le duel des hommes-enfants. Qu'on me supprime des hymnes honteux; je n'y adhère pas.

vendredi 20 août 2010

n.m Terrible

Trésor de la langue française: "Qui inspire ou cherche à inspirer la terreur, qui provoque une émotion profonde."

Le terrible, oui, je connais, devant l'objet terrible, on se sent constrit entre le mur et ledit objet, de par le regard hostile et l'immanence du danger qui embrouille notre capacité à comprendre le présent. Il n'y a que le danger qui existe, fatalité future. Peur dilatée de l'effet dudit danger. Peur de l'effet de son action déjà répétée. Constrit à force de ne point bouger de l'endroit de notre contemplation. Respiration interdite, sous l'effet du terrible constrictor, nous étouffe. Sans contact aucun. Nul besoin, non. Sa présence suffit, son regard écrase, le son de son souffle lourd supprime le notre.

Vague de guérison.

Douce vague de rédemption. Lave tout. Fais tout oublier. Rends ridicule la douleur, fais peur à la mort. Bene Faber Chut. Silence, pour toujours. Rédemption, rougeur, clameur, contre la chair supplémentaire. Devant le réceptacle de nos connaissances, tu la fait disparaître. Ténèbres à contre-jour. Caravanes de baptêmes. Une lotion de mots et d'encouragement, de mots-teurs à motion. Décision moléculaire, par dedans. Guérison imminente.

Idées rapides.

Ce matin, je me lève, je mange, je fais ma toilette... pour ne pas dire "je vais aux toilettes" et malgré tout ce qui s'est passé depuis deux semaines, dont une expérience paranoïaque de narcotiques, des crises d'épilepsie, et autrement, une chirurgie à crâne ouvert pour retirer une masse tumorale (j'ai cru un moment que tumérique était l'adjectif de tumeur... je met la faute sur la médication).

Sinon, je reste accroché à quelques expressions anglaises depuis la nouvelle de mon apprentissage, telles "the tumor is triggering epileptical crises" triggering, c'est plus efficace que déclencher. "I'm taking drugs, ça fait plus choc que "je prends de la médication".