mercredi 2 novembre 2011

Début des terminaisons

parce que l'histoire finira, ses balbutiements mentent, comment faire contre les morts qui rampent au plafond, sur les murs et les planchers

parce que tout ceci aura une fin, on attend depuis le début ses terminaisons, la fin, facilement faim de la cessation d'emploi des temps de verbe

parce que raconter s'arrêtera, le tout-présent de ce qui est à venir se vivra dans le corps entier, le corps unique de la masse harmonieuse

parce que les folies humaines font que le salaud, le bourreau et leurs chiens, les comédiens du quotidien, les sans-colonne, les mascottes de l'enfer arrachent la présence aux innocents

demain, l'éternité c'est bientôt

je me tuerai à vous dire les caractères du type alpha, le mâle qui transpire de ses pores de loup, derrière le rempart de son sourire gras

ramper devant ces possédants revient à donner son âme en pâture aux démons

les ravageurs de nos corps se plongent dans leur mare de semence

rendre les armes devant leurs effigies, se taire

fétiches et gris-gris méritent le feu, les images méritent la crémation

mardi 25 octobre 2011

Concernant la gendarmerie grammaticale

Il y a le bon goût, les Beaux-Arts, les Belles-Lettres d'un côté et le séculier, le vernaculaire de l'autre.

L'idée que le langage courant soit à corriger par un gendarme de la langue française m'horripile, si bien que le blog d'Antoine Robitaille, du Devoir, me cause plus souvent qu'autrement un vertige, faible, dois-je dire.

Dans sa plus récente intervention, qu'on peut voir ICI, il essaie de raisonner l'expression "patente à gosse". Comme l'expression provient de la langue vernaculaire, le langage du quotidien, oral, l’orthographe fixe proposé ici ne trouve pas résonance dans l'idée de l'expression. La patente est un objet qu'on gosse par définition. Patente dans la famille de patenter, gosser, construire, créer de toute pièce, arriver à ses fins par le moyen de l'essaie-erreur. Ce sont mes définitions. Gosser comme on travailler le bois, c'est simple. M. Robitaille va à tâtons dans la langue et propose que le lexème "gosse" du syntagme "patente à gosse" se rapporte soit à couille ou à enfant. Il a probablement oublié que l'on peut dire "tu me gosses" qui, au Québec, joue dans les plates-bandes de l'expression équivalente "tu me tannes". On dirait des expressions des coureurs des bois. Au lieu d'essayer de juger la langue de chez nous, il faudrait accepter son évolution et surtout ses racines.

Ces coureurs des bois, dont beaucoup étaient des jeunes de l'élite anglaise ou française du Vieux-Montréal, qui s'en sont allés dans le Nord afin de fuir les réalités matérielles de la ville (ça, c'est pas moi qui l'invente). Imaginons donc des hommes de lettres qui s'en vont dans les bois, apprennent des langues amérindiennes qui seront la lingua franca entre Anglais et Français. Ces coureurs des bois francophones ont adapté leur langue à leur réalité concrète. Dans l'évolution de la langue, on perçoit parfois des sauts en avant, mais aussi des retours en arrière. Par ceci, je veux parler que le mot "patente" convie à toute sorte d'usages et que gosse n'évoque pas grand chose d'autre que le bois. Pourtant l'expression complète "patente à gosse" est comprise par quasiment tout l'ensemble des locuteurs du Québec et même plus.

Alors pour traduction, je suggèrerais d'abord que ce soit un Anglophone qui la traduise; un principe en traduction veut qu'on traduise d'une autre langue à la sienne. Et que ledit traducteur ait en tête l'idée du bois et du travail, ainsi que de la formule essaie-erreur qu'exige un futur brevet.

Sinon ben traduire, c'est trahir.

lundi 24 octobre 2011

Le jour de la rédemption

En attendant l'atome de temps
nous nous perdons dans le reflet
dans la perfection de l'image
des miroirs de la maison

En attendant l'atome de temps
nous nous rejetons comme imparfaits
à force de regarder dans le miroir
où c'est comme à la maison

En attendant l'atome de temps
nous nous fixons dans la maison
dans l'espoir d'y aller définis
par la force du salut

En attendant l'atome de temps
nous nous risquons à croire
en ce reflet de perfection
en cette image divine

L'atome de temps fera tout tourner
le passé imparfait disparaitra
dans le vide de l'éternité

lundi 17 octobre 2011

À huit, CLOSE!

À huit, CLOSE!

les granges propres
pleines de couteaux
bouches ouvertes et
amères sont à manger
tout crus les steaks
vieillis et brunis
les sourires rouges
le vin coule ailleurs
icitte on mange
d'la viande juste
de la viande le mal
dans le corps les déserts
l'eau de pluie aux mains

dimanche 9 octobre 2011

Actions de grâce

Le courage et l'espérance
sont à la fois rythme et frénésie
par-delà les frontières,
regardons
montagnes et fleuves agités

Les lendemains-réveils
et les hiers-ténèbres
touchent les coeurs assoiffés

Jamais de ma vie
n'aura plus valu la peine
que de crier au secours

Je repose au sein de la protection éternelle.

mercredi 10 août 2011

J'ai trouvé....

Je suis encore en vie... je suis simplement en mode machine metro-boulot-dodo...

jeudi 5 mai 2011

la suite

Claude n’était pas très beau, il portait des fonds-de-bouteille. Alain, son grand frère, portait une chevelure longue et rousse. D’un ridicule arboré, cet homme avait 28 ans.

C’est tout ce dont je me rappelle. Mais Claude, lui me trotte en tête depuis des années. Il ne parlait pas bien, aimait les Mighty Morphing Power Rangers, avait un plus jeune frère, m’avait présenté son ami Junior, dont le prénom réel ressemblait à Réginald ou autre –ald qui collerait plutôt à un homme dans le flétrissement de l’âge ou à un noir.

Voilà ! Un narrateur discriminatoire, vous dites. Ou pire encore, un auteur qui se permet une dose de racisme au nom d’un supposé détachement de son narrateur. Ce que j’écris je le pense et je le vis. J’ai deux amis noirs. Enfin, l’un est brun assez beau brun et l’autre est plus foncé, du genre brun chocolat appétissant. Justification du choix adjectival par deux remarques : 1. « Appétissant parce que ce dernier est plutôt enrobé. » et 2. « C’est fou comment les noirs portent bien un surplus de poids. ».

Et qui vous dit que je ne sois pas noir ? Une p’tite shot de mélamine supplémentaire et je le serais ! C’est pas une question de peau, c’est une question d’héritage culturel et spirituel. Faut-il que je me répande davantage en explications?

Claude portait un nom romain de type grandiose, Claudius le genre

mardi 3 mai 2011

Mon travail du matin....

Frère Côme St-Germain. Quand j’y entrais, c’était comme voir dehors.

Mes yeux de lynx, ma mère disait.

Architecte, mathématicien, historien. À défaut de pouvoir représenter des maisons où la physique quantique serait maîtresse et le savoir absolu, je me concentre sur les idées diffuses.

La population estrienne du lynx avait dramatiquement chuté jusqu’à faire prétendre les experts qu’elle avait disparu. Quand j’y suis déménagé, le loup-tigre a subitement réapparu.

Je vois au travers des murs, c’est ma coquetterie.

Après un show de trois défunts groupes, les gars de Farsighted sont venu chez moi ; ma mère était absente.

Oui, la mère peut être absente aussi.

Myope, je vois par-delà les murs. J’ai toujours cru que mal voir jusqu’au secondaire m’avait permis de voir autrement. Des visions plein la vue, par moment.

Sinon, vous pourriez dire.
Whao les moteurs ! Henry James nous a interdit d’utiliser un narrateur fou ou épris de crises de folie. Laissez-moi continuer

lundi 7 mars 2011

Nos âmes demain

Les yeux noirs de monde
et le sang des innocents

L'écorce des âmes fondra
et nos noeuds aussi

L'éternité léviathan
dévorera le temps

Éons de mémoires
les trous et le tout
de l'histoire

Les écluses des cieux s'ouvriront
pour déverser les écumes arc-en-ciel

Tous, mariniers de présent, nous
vivrons, un futur aplani, perpétuel

ou

un passé houleux, continuel.