vendredi 29 juin 2012

L'abécédaire du doute

A
comme dans force mais sans les lettres
B
comme dans courage mais sans l'effort
C
comme dans foi mais sans la confiance
D
comme dans doute et tout recommence

A
comme dans toucher mais sans le ciel
B
comme dans avancer mais sans douter
C
comme dans rouages mais sans métal
D
comme dans doute et tout recommence

A
comme dans crainte de l'après
B
comme dans bouger sur place
C
comme dans croupir dans un coin
D
comme dans doute, je sais.

mercredi 27 juin 2012

Les incidents du parcours

Suivre la voie, tirer les voiles, quitte à se perdre dans la mer numérique de notre époque, si bien que répondre de ses actes devient machinal, comme si les oxymores avaient finalement trouvé un sens pragmatique et assumé leur grand embarras de contradiction. Paresse active: se lever uniquement dans le but d'aider son prochain, sans attendre quoique ce soit en retour. Faire un lift, rester seul dans la voiture en attendant trois gars affamés, on a le temps d'écouter le propriétaire du Upstairs raconter comment l'essence des salles de jazz à New York manquait à Montréal. Attendre patiemment, puisque tout va bien. Faire un détour vers le Canadian Tire pour acheter la bonne couleur, finalement. "J'ai tout mon temps, dis-je." Je mangerai tout de même de la pizza fraîchement achetée d'ici peu. Attendre dans la section de la peinture où je remarque, malgré tout, la concentration élevée de mélamine. Je n'y peux rien, je remarque les gens. Observer une impression sur toile pour finalement y dénicher sous des lunettes LE livre qui m'a convaincu de faire autrement pour ma maîtrise. Coming Through Slaughter de Michael Ondaatje. Seule oeuvre littéraire à utiliser la syntaxe jazz, si une telle chose se peut! Je relisais ainsi l'histoire du jazz en quelques instants avec comme point de départ Buddy Bolden, talent incroyable dans l'apenage des Clifford Brown et Miles Davis, folie incluse. Dire que depuis quelques jours, Élise et moi parlions justement de New-Orleans (Bolden a bien rasé et peigné quelques compatriotes entre deux solos de trompette), que demain débute le Festival de Jazz de Montréal, je ne crois pas aux coïncidences, seulement que beaucoup plus de choses ont une incidence sur nous que nous le croyons.

mardi 15 mai 2012

FANON, ne pas se laisser happer par la noirceur

Brinicle , tu viens dans les eaux troubles. Tu manifestes le puissant JE global contre les NOUS miracles. Le sel dilué de la terre. Se chevauchent les espaces médiatiques qui donnent à voir que la finalité, qui sera évitée, réside dans un engourdissement démentiel. Supplice du doigt glacé, qui pointe du doigt, enfoncant notre thorax comme pour dire: tu es coupable!  NOUS refusons le gel de nos corps, de nos esprits. Nous bougeons, nous crions, nous lisons, nous analysons, nous repoussons mensonges belles paroles hypocrisies. Nous marchons, corps glacés, nous faisons tomber les couches de givre qui nous sont imposées. Attaquez! Nous vous répondrons avec des mots. Ce sera effrayant. Nous l'enfoncerons à coup de pavés, ce Léviathan qui possède et dépossède selon l'humeur de ses disciples. La mer de glace bouge, se fâche, se soulève, s'écrase et plongera cette bête dans les prisons abyssales, crâne fendu, dents cassées, peau arrachée.