jeudi 26 août 2010

Extrait.

Beaudrihaye boucle sa ceinture, permission de se détacher de son corps. Il s'observe, loque assise: Beaudrihaye en tant qu'un autre, réfléchissant, toujours; combattre ses pensées: un devoir, les organiser, une obligation. Une journée longue et pénible l'a harassé. Mains osseuses saisissant le volant. Goutte de sueur perlant sur un front rougi par le temps présent et plissé par le temps passé. Un plan traverse son esprit: faire se doit. Son destin se ceinture de la vérité matérielle, scellée. Sorti, la portière ouverte. Le vieille homme, devant l'entrée du musée, s'essuie le front d'un mouchoir et se mouche rapidement. Le gardien l'aperçoit, ignore tout geste délateurs pour retourner vite à son feuilleton: "Ce n'est que lui ! Incapable de faire autre chose que travailler." Caution du drame. L'Afrique chante en toniques étranges, en contre-temps dansants.


- Le chant barbare doit cesser. Si Apollon existait, il me ferait bien châtier.


La plaque africaine tectonique bouge en s'éloignant. Personne n'y peut rien, quelques chaînes ne peuvent la retenir. Le vieux croit le pouvoir, fortement. Devant la nouvelle oeuvre "Post-colonialisme tintinnabulant." Aucun crainte. Pas encore.


- Je briserai l'oeuvre. De la pure casse. Personne ne le saura puisque l'oeuvre aura été trop fragile, et mal suspendue.


Destin dans le précipice. L'objet observé. Des cliquetis agressants résonnent, on dirait, le son d'une guitare ancestrale. Il retire l'affront au colonialisme de son présentoir, en prenant soin de mettre face contre-mur le texte explicatif


- Miroir noir, mes mots ne te sont aucun adversaire. Miroir noir, rien ne parait sur ta surface.

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